Mardi 8 mars 2011.
La journée commence comme celle de la veille s'est achevée : par un bêlement de mon amie la chèvre.
J'entends de légers bruits de pas et de tasse dans le salon : Marco doit s'être levé pour soigner et nourrir le bétail.
Je paresse un peu, une fois n'est pas coutume et puis, il n'est que 7h30 du matin !, puis me lève. Une tasse vide et une casserole à moitié pleine de café encore fumant confirme mon analyse. Je déjeune en lisant le journal, fais la vaisselle et je file faire des photos matinales.
Ce matin, il a gelé sévèrement. Ca n'est pas du goût de Marco qui m'explique que ces gelées matinales, quand bien même la journée est tempérée et lumineuse, donne un coup d'arrêt à la végétation, et notamment à l'herbe des prairies dans lesquelles il voudrait installer au plus vite les vaches, les génisses et les veaux pour oublier la saison dernière, catastrophique de sécheresse.
Ce gel nous empêche également d'aller ramasser panais et navets. Nous commençons donc, comme la veille, par trier et enlever les fanes, qui affaibliraient la racine, des carottes stockées jusqu'à fin mars pour les paniers des amapiens.
Puis, le soleil réchauffant le tout, nous filons dans les rangs de panais et de navets.
La chèvre confirme son attachement pour moi : non seulement elle me suis partout mais en plus elle pose sa tête sur mes genoux dès que je suis accroupie, son museau dans mon dos dès que je suis à genoux...
Elle n'essaye même pas de manger une quelconque salade chicorée ni même du persil quand nous allons les cueillir.
Après avoir fait tout cela, il est midi passé et l'estomac de Marco (qui ne déjeune pas) crie famine.
Déjeuner « restes » plus que copieux.
Jean-Louis, le père de Marco, qui vient à la ferme le mardi après-midi et le jeudi, arrive.
Je dois vous confesser que grâce à lui, je me rends compte que d'être à la ferme et sans notion de jour m'en a fait oublier que …. c'est la journée de la femme !!!
Jean-Louis et moi nous installons au soleil, près du puit dont il tire l'eau pour nettoyer les légumes.
Mes mains deviennent rouges écarlates car l'eau est glacée, mais la douleur passe très vite.
Pauvres mains, asséchées par la terre et les trop fréquents lavages, colorées par la terre et les jus de légumes, crevassées par le contact des manches rugueux....
Au bout d'1 caisse de carottes, d'1 de navets, d'1 de panais (je suis partisane de ne pas laver les poireaux), nous allons rejoindre Marco.
Comme nous devons partir dans 45 minutes, nous ne faisons que de petites choses : rouler les voiles qui protègent certaines cultures des lapins ou des limaces, nettoyer la serre de semis pour le lendemain...
Et puis nous grimpons dans la bétaillère : nous passons chez l'un des producteurs bio des environs (environ 190 agriculteurs bio en Mayenne sur les 8600 exploitations existantes). Il s'agit d'un producteur qui possède un grande surface et cultive selon la méthode biologique « traditionnelle » (le budget prévoit environ 50% pour les salaires, 25% pour les légumes et 25% d'intrants, pour produire : engrais verts, serres, voiles.... ) Les serres et les rangs sont ordonnés et propres. C'est le premier maître de stage de Marco.
Il nous prête 2 sacs de terreau pour les semis.
Puis direction un producteur de céréales et d'oléagineux dont nous allons présenter les produits aux amapiens : farine de blé, farine de sarasin, huile de tournesol, huile de colza, à des prix battants toute concurrence, mais aussi de la confiture de prunes, le tout bio bien sûr.
Et puis, Philippe nous réserve une surprise : il a expérimenté le pâté de mouton. Pas mauvais du tout, et le goût du mouton n'est pas trop prononcé.
Nous allons ensuite dans une entreprise de transport récupérer des pommes de terre qui n'ont pas été livrées à temps et rejoignons finalement, en avance, le local de l'épicerie sociale de Laval mise à disposition de l'AMAP de la Mauvaise Herbe.
Marco nous indique la composition des petits paniers (7 euros / 10 euros 4-5 kg / 15 euros )
Une amapienne et ses deux petits-enfants nous aident pour la pesée puis les membres arrivent, un par un pour récupérer leur panier et éventuellement leurs oeufs.
( Pour en savoir plus sur l'AMAP, aller voir ici : link http://mauvaiseherbe.over-blog.com/)
Après le rangement et le nettoyage du local, direction chez Maud et Jean-Karl pour un super repas.
Retour vers minuit.
METEO
Grand soleil
Gelée le matin / température très agréable la journée.