J'ai choisi ce mot car il est celui sur lequel j'ai séché lors de test pour entrer dans une formation en agriculture.
Oh, bien sûr, tout comme vous, lectrices et lecteurs rompus aux charmes de l'étymologie, j'ai décomposer le mots et rapidement compris qu'il s'agissait d'enlever les chaumes.
Mais alors, pourquoi, comment ? Point d'idée sur la question et je dois avouer que la différence entre chaumes et paille restait pour moi bien mystérieuse.
Alors, voilà ce que j'ai découvert : lorsqu'un fermier laisse pousser une prairie (ou un champs de graminées), il obtient grosso modo 3 parties : les grains qu'il récolte lors de la moisson, la partie haute de la tige qu'il fauche pour faire de la paille, la partie basse de la tige qui reste sur pied qui s'appelle les chaumes.
Déchaumer consiste donc, d'après Wikipédia, après la moisson et les foins, en une : " technique culturale consistant en un travail superficiel du sol destiné à enfouir les chaumes et restes de paille afin de favoriser leur décomposition. (...)
Dans certains cas, le déchaumage a pour but de faire germer à l'automne les graines de la plante récoltée pour ensuite limiter les repousses l'année suivante. Il permet également de faire germer les graines desadventices (mauvaises herbes) qui seront détruites lors de travail du sol de la prochaine culture implantée (technique du faux semis). Ce procédé favorise également les micro-organismes du sol."
En ballade dans le PArc naturel de Chevreuse cette semaine avec Oliv, nous y avons découvert une maison à toit de chaume.
Cet article (lire en intégralité sur http://www.voizo.fr/toiture/toit-en-chaume) m'a semblé une poursuite intéressante du présent mot de la semaine.
"Le chaume est le terme générique désignant les toitures réalisées en matière végétale (paille de seigle, de blé, roseaux, bruyère, jonc, genets..). Il est utilisé depuis des temps ancestraux comme en témoigne des écrits datant de l’Égypte ancienne. En France, les gaulois l’utilisaient pour couvrir leurs maisons et dépendances. La tradition du chaume s’est poursuivie ensuite au moyen-âge et ce n’est finalement que très récemment que les tuiles et les ardoises l’ont supplanté sur les maisons bourgeoises. L’habitat pauvre a pourtant continué à utiliser le chaume pour couvrir les toitures ce qui explique pourquoi la chaumière est encore considérée comme une maison humble dans l’imagerie populaire. On le trouve dans toute l’Europe, et particulièrement en Angleterre, en Allemagne, et dans les pays scandinaves. En France, plusieurs régions ont gardé des habitations avec des toits de chaume (Bretagne, Normandie, Brière, Vendée, Massif central, Camargue...). Au fil des temps, la paille de seigle qui était la plus utilisée en raison de sa souplesse et de sa facilité à l’emploi a été remplacée par le roseau de Camargue (la Sagne) ou par des roseaux venant de Pologne. Ce transfert de matériau n’est pas lié aux qualités de l’un ou de l’autre mais plutôt à sa rareté. Le seigle étant de moins en moins cultivé, il est devenu difficile de s’approvisionner. En Camargue, les roseaux sont coupés entre novembre et mars puis rassemblés en fagots d’environ 60 cm de circonférence. La longueur des bottes varient entre 1.2 et 2 m . Pour couvrir un mètre carré de toiture, il faut en moyenne 10 à 12 paquets."
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Les avantages du chaume
Le chaume est un super isolant naturel puisqu’il forme en effet une couche d’air épaisse d’environ 32 cm (de branches de chaume). Le coefficient thermique d’une telle couverture est estimé à 0,31 c’est à dire, l’équivalent d’une couverture ordinaire avec une isolation de 100 mm . Le coefficient phonique de son côté est excellent puisque l’épaisseur du matelas de roseaux amortie tous les bruits de façon notoire. Cette particularité technique fait que ce matériau ne nécessite pas d’isolation supplémentaire. Il garde la maison au frais en été et au chaud en hiver.
Toutes les charpentes même légères peuvent accueillir une couverture en chaume. En effet, le toit de chaume est léger : 25 kg au m² pour la paille de seigle, 35 kg pour le roseau, il permet ainsi une charpente légère et moins coûteuse
Le toit de chaume est solide : bien entretenu, il dure plus d’un demi siècle.
La toiture chaume permet d’épouser toutes les formes de charpente. Si la charpente est irrégulière, il est possible de rattraper ses défauts en réglant l’épaisseur du chaume.
Contrairement à une idée reçue, un toit de chaume « moderne » n’est pas plus exposé aux risques d’incendie qu’un toit de tuiles ou d’ardoises. En effet, le chaume est le plus souvent placé serré directement sur un support de lattes fermé étanche aux courants d’air. Le feu ne peut pas aspirer l’oxygène par-dessous et il couve plutôt que de s’amplifier au contact de l’oxygène. Pour encore plus de sûreté, les toits de chaume actuels sont traités au moyen d’un retardateur de feu.
La couverture en chaume est insensible au gel, à la grêle, à la neige et à la tempête.
Les inconvénients
Le chaume s’installe obligatoirement sur des toits très pentus (35° minimum) pour éviter un phénomène de stagnation des eaux pluviales qui entraîneraient un pourrissement de la paille de couverture.
Un toit en chaume est plus cher qu’un toit en tuiles ou en ardoises puisque le temps de pose est largement supérieur. Mais cette différence de prix initiale peut être amortie par des économies substantielles réalisées en amont : charpente plus légère, suppression du poste isolation (le chaume n’a pas besoin d’isolation supplémentaire), suppression du poste chéneaux (gouttières), suppression du redressage de charpente sur de la restauration…
La technique de pose du chaume est très particulière. Les chaumiers même s’ils sont de plus en plus nombreux ont toutefois du mal à faire face à la demande.
Un entretien régulier est impératif pour garder toute l’étanchéité et donc les bénéfices d’isolation du chaume. On compte en moyenne un entretien tous les 3 ans, notamment sur les façades nord des toits plus exposées aux intempéries afin de débarrasser le chaume des lichens ainsi que de la couche superficielle abîmée. Après 25 ans, l’épaisseur du chaume diminue. Dans ce cas, une intervention plus lourde est rendue obligatoire pour fixer de nouvelles liaisons aux endroits où elles ont disparu."